Enfinla bataille a lieu. Les Belges sont repoussĂ©s et subissent de lourdes pertes. Renonçant Ă  mener une guerre offensive, ils dĂ©cident de maintenir leur alliance pour une guerre dĂ©fensive. Les Bellovaques, notamment, sont inquiets de l'offensive des Éduens, qui, poussĂ©s par CĂ©sar, menacent leur territoire. Les armĂ©es belges se retirent. TalonnĂ©e par CĂ©sar, l'arriĂšre-garde ï»żUne photo prise le 6 fĂ©vrier 2014 montre la statue de VercingĂ©torix Ă  Clermont-Ferrand. Bonnes feuillesIsabelle Davion et BĂ©atrice Heuser ont publiĂ© Batailles, une histoire de grands mythes nationaux » aux Ă©ditions Belin. Les plus grandes batailles de l'histoire europĂ©enne ont engendrĂ© des mythes devenus de vĂ©ritables lieux de mĂ©moire. Du champ de bataille encore fumant, ou des oeuvres d'art, jaillissent des emblĂšmes, des lĂ©gendes. Ces interprĂ©tations de l'Ă©vĂ©nement historique viennent nourrir un rĂ©cit national, une propagande ou un imaginaire. Extrait 1/ DavionIsabelle Davion est maĂźtresse de confĂ©rences Ă  Sorbonne UniversitĂ©, et intervient Ă©galement Ă  Saint-Cyr-CoĂ«tquidan et Ă  l'Ecole de guerre. Ses recherches portent sur l'histoire militaire, stratĂ©gique et diplomatique du XIXe au XXIe siĂšcle. Sa thĂšse sur l'Entre-deux-guerres a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par l'AcadĂ©mie des Sciences Morales et Politiques. Elle vient de publier avec le dessinateur GaĂ©tan Nocq un roman graphique Le Rapport W. InfiltrĂ© Ă  Auschwitz Daniel Maghen, 2019. Voir la bio »BĂ©atrice HeuserBĂ©atrice Heuser est professeure Ă  l'UniversitĂ© de Glasgow. Ses travaux, internationalement reconnus, s'inscrivent dans le champ des strategic studies et interrogent l'Ă©volution de la guerre. Ils portent plus particuliĂšrement sur la stratĂ©gie nuclĂ©aire, la thĂ©orie stratĂ©gique, la culture stratĂ©gique, les relations transatlantiques et les politiques Ă©trangĂšres et de dĂ©fense de la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Ouest plus gĂ©nĂ©ralement. Parmi ses derniers livres Penser la stratĂ©gie de l'AntiquitĂ© Ă  nos jours Picard, 2013 et Brexit in History Oxford University Press, 2018. Voir la bio »AlĂ©sia 52 av. douteuse victoire de CĂ©sar avec Isabelle Davion et BĂ©atrice HeuserLe nom d’AlĂ©sia, plus que les actions militaires qui s’y sont dĂ©roulĂ©es, est connu de beaucoup. Mais peu seraient capables d’expliquer ce qui s’est jouĂ© en ce lieu Ă  l’étĂ© 52 avant notre Ăšre. Victoire? DĂ©faite? De quelle ampleur et avec quelle consĂ©quence? C’est que le message, laissĂ© par son principal acteur puis par les historiens, s’est brouillĂ© au fil des deux millĂ©naires qui nous sĂ©parent de l’évĂ©nement. D’emblĂ©e, il a Ă©tĂ© chargĂ© d’une signification historique puissante lĂ , CĂ©sar aurait connu une forme d’apothĂ©ose qui lui aurait donnĂ© lĂ©gitimitĂ© pour rĂ©gner sur Rome et conquĂ©rir le reste de l’univers; lĂ , la Gaule, aprĂšs une existence de cinq siĂšcles, se serait comme Ă©vanouie. Ce discours enregistrĂ© dans l’une des chroniques les plus efficaces qui aient jamais Ă©tĂ© Ă©crites, La Guerre des Gaules, n’a cependant pas rĂ©sistĂ© au temps. AlĂ©sia, haut fait d’arme de CĂ©sar, est devenue le symbole de la Gaule, comme si ses habitants en Ă©taient sortis victorieux. Et, depuis deux siĂšcles, des villes et villages de France s’en rĂ©clament, sans certitude, la SITE PRÉDESTINÉAvant de rappeler les faits, il importe de dĂ©crire les lieux ils tiennent une place majeure dans l’affrontement qui s’y est produit et dans ses rĂ©percussions. AlĂ©sia est l’oppidum des Mandubiens, petit peuple gaulois occupant l’Auxois actuel, au sud de Montbard. Il s’agit d’une place forte naturelle, plateau d’une centaine d’hectares Ă  la confluence de trois riviĂšres qu’il domine de prĂšs de 170 mĂštres. On ne peut s’empĂȘcher de la comparer Ă  une acropole, d’autant que s’y trouvaient des temples et sanctuaires gaulois, plus tard romanisĂ©s. SituĂ©e sur l’un des chemins qui mĂšnent du couloir rhodanien aux vallĂ©es de la Loire et de la Seine, AlĂ©sia fut une place commerciale et artisanale majeure au cours des siĂšcles prĂ©cĂ©dant notre Ăšre. FrĂ©quentĂ©e par les premiers voyageurs grecs, elle fut l’objet de l’une des innombrables lĂ©gendes tissant la geste d’HĂ©raclĂšs c’est lui qui aurait fondĂ© la ville ; depuis les Celtes jusqu’à ces temps-ci, honorent cette ville, qui est pour eux le foyer et la mĂ©tropole de toute la [Gaule] Celtique », Ă©crit l’historien grec Diodore de intĂ©rĂȘt stratĂ©gique apportait au lieu un intĂ©rĂȘt supplĂ©mentaire. Le plateau ne nĂ©cessitait que de lĂ©gers amĂ©nagements – murailles autour de ses deux entrĂ©es – pour se muer en une forteresse pouvant recevoir une forte population. Les riviĂšres et les marĂ©cages l’entourant de toutes parts formaient une protection supplĂ©mentaire. Une troisiĂšme particularitĂ© du site allait jouer un rĂŽle majeur dans son utilisation militaire la prĂ©sence tout autour du plateau d’une sĂ©rie de collines, suffisamment Ă©loignĂ©es pour ne pas lui ĂȘtre une menace, assez proches toutefois pour lui constituer une nouvelle ligne de dĂ©fense. Ce sont ces caractĂ©ristiques topographiques qui incitĂšrent VercingĂ©torix Ă  installer sur le mont Auxois son quartier SIÈGE MÉMORABLEAu dĂ©but de l’annĂ©e 52 avant notre Ăšre, CĂ©sar avait pacifiĂ© toute la Gaule mais se trouvait confrontĂ© Ă  des rĂ©voltes de peuples gaulois qui, pourtant, au dĂ©but de la guerre, l’avaient aidĂ©, puis avaient coopĂ©rĂ© Ă  son administration du pays. Ces peuples Ă©taient lassĂ©s de l’effort de guerre qu’il leur imposait entretien des lĂ©gions, livraison de troupes auxiliaires, de cavaleries et lourds tributs. La noblesse de ces peuples – ces citĂ©s, comme les appelle l’auteur de La Guerre des Gaules – s’en Ă©tait accommodĂ©e parce qu’elle faisait supporter ces charges Ă  la plĂšbe. Mais chez quelques-uns, les tensions s’exacerbaient, surtout entre les seniores gaulois, souvent sĂ©nateurs, et les juniores, dont beaucoup avaient Ă©tĂ© otages de CĂ©sar et auxquels il avait promis de confier les affaires de leur citĂ©. Si de certains il avait fait des rois, les autres, il les avait laissĂ©s affronter leurs aĂźnĂ©s. C’était le cas de VercingĂ©torix, appartenant Ă  la famille la plus noble chez les Arvernes, chassĂ© de la ville de Gergovie par son oncle, alors premier magistrat de la citĂ©. Il avait donc pris la tĂȘte des rĂ©bellions qui naissaient chez plusieurs peuples du centre de la Gaule. FormĂ©, dans le camp mĂȘme de CĂ©sar, Ă  la mĂ©thode romaine de la guerre, il s’était vite montrĂ© le plus grand ennemi du proconsul. À ses compĂ©tences d’homme de guerre s’ajoutaient une grande intelligence politique et des dons supĂ©rieurs d’orateur. AprĂšs quelques Ă©checs, il avait repoussĂ© les lĂ©gions qui voulaient prendre Gergovie. Cette victoire retentissante lui avait confĂ©rĂ© une aura incroyable dans toute la Gaule beaucoup d’autres peuples s’étaient Ă  leur tour soulevĂ©s contre CĂ©sar; leurs reprĂ©sentants rĂ©unis en un Conseil de toute la Gaule » avaient confiĂ© au jeune Arverne le commandement de la guerre. Seules quelques citĂ©s du centre-est de la Gaule demeuraient fidĂšles au proconsul, notamment les Lingons du plateau de Langres, qui continuaient de lui fournir toute la logistique nĂ©cessaire, et mĂȘme de la cavalerie auxiliaire germaine. C’est chez eux que les lĂ©gions romaines s’étaient mont Auxois oppidum d’AlĂ©sia tel qu’il apparut Ă  CĂ©sar un immense plateau isolĂ© dominant les vallĂ©es qui l’entourent Ă  l’ouest, au nord et au sud. Ces vues, rĂ©alisĂ©es vers 1860 par la Commission de la topographie de la Gaule, tiennent lieu de dĂ©cida donc de porter le fer dans leur direction en s’installant au plus prĂšs des limites de leur territoire, Ă  AlĂ©sia. Il savait que tĂŽt ou tard CĂ©sar chercherait Ă  l’en dĂ©loger, car, de lĂ , il pouvait entraver tous les mouvements de l’armĂ©e romaine, de ses courriers et d’une partie de ses approvisionnements. Avec une armĂ©e de 80 000 hommes, il s’installa sur le mont Auxois; l’armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e qui se constituait dans toute la Gaule devait venir l’y rejoindre et prendre place sur les collines environnantes. Les lĂ©gions, Ă  vouloir s’approcher du quartier gĂ©nĂ©ral de VercingĂ©torix, seraient prises comme dans une souriciĂšre. Rien, bien entendu, ne s’est passĂ© comme prĂ©vu les Éduens peuple du Morvan qui s’étaient joints tardivement Ă  la rĂ©volte gĂ©nĂ©rale, bien qu’ils aient Ă©tĂ© longtemps les premiers alliĂ©s de CĂ©sar, n’avaient pas coupĂ© tous les ponts avec lui et ils le renseignaient sur les plans de VercingĂ©torix. Le proconsul, Ă  son habitude, rĂ©agit avec une promptitude stupĂ©fiante. Il commença le siĂšge d’AlĂ©sia avant mĂȘme que VercingĂ©torix ait pu en achever la fortification; pire, il investit toutes les collines environnantes, lĂ  oĂč devaient prendre place les forces des citĂ©s rĂ©voltĂ©es. Une premiĂšre ligne de siĂšge entoura tout le mont Auxois Ă  son pied; une seconde, parallĂšle et appuyĂ©e sur une sĂ©rie de camps installĂ©s sur les collines, s’opposait au secours venu de l’extĂ©rieur. Un siĂšge titanesque commença, qui devait durer un mois. Quand arriva enfin l’armĂ©e gauloise, dite de secours, forte de ses 270 000 hommes, s’ajoutant aux 80 000 de VercingĂ©torix rĂ©fugiĂ©s dans AlĂ©sia, ce fut le plus considĂ©rable rassemblement de guerriers que connut le sol de la France avant l’épopĂ©e napolĂ©onienne. Leur faisaient face, en effet, peut-ĂȘtre 200 000 lĂ©gionnaires et auxiliaires – l’auteur de La Guerre des Gaules est plus disert sur les effectifs de ses ennemis que sur les que la cavalerie gauloise de l’armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e arriva, pourtant Ă©puisĂ©e par une marche forcĂ©e, elle monta Ă  l’assaut des murailles romaines chevaux et cavaliers chutĂšrent dans les fosses creusĂ©es Ă  l’avant et soigneusement masquĂ©es, s’empalant sur des Ă©perons de fer. Puis la cavalerie auxiliaire germaine de CĂ©sar vint la prendre Ă  revers pour la disperser. La nuit suivante, les fantassins gaulois, tout juste arrivĂ©s sur le théùtre d’opĂ©ration, tentĂšrent eux aussi de monter Ă  l’assaut des palissades romaines, mais, contre toute attente, tous les lĂ©gionnaires Ă©taient Ă  leur poste, avec suffisamment de munitions pour rĂ©sister jusqu’au matin Ă  un assaut qui portait sur les deux lignes de siĂšge Ă  la fois, VercingĂ©torix ayant fait descendre aussi ses hommes avec des Ă©chelles et des cordes munies de crochets. À l’évidence, les Romains avaient Ă©tĂ© prĂ©venus de cette nouvelle attaque surprise. Le lendemain, l’armĂ©e de secours gauloise engagea une nouvelle bataille, cette fois de grande ampleur, sur un front de plusieurs kilomĂštres. Les combats durĂšrent toute la journĂ©e. Les Romains se trouvĂšrent en grand pĂ©ril. CĂ©sar dut lui-mĂȘme descendre dans l’arĂšne. La vue de son cĂ©lĂšbre manteau pourpre, rapporte-t-il, aurait galvanisĂ© ses troupes qui, Ă  la fin du jour, auraient emportĂ© la victoire. La vĂ©ritĂ© est tout autre. Le narrateur ne parvient pas en effet Ă  dissimuler un fait Ă©trange une grande partie de l’infanterie gauloise, bivouaquant Ă  l’ouest sur la montagne de Mussy-la-Fosse, n’a pas participĂ© au combat, elle a mĂȘme quittĂ© les lieux avant qu’il fĂ»t achevĂ©. Il s’agissait probablement des Éduens et des Arvernes, que CĂ©sar remercia, quelques semaines plus tard, en leur rendant tous leurs rĂ©cit de CĂ©sar ne permet guĂšre de comprendre les derniers moments de la bataille qui s’acheva dans la confusion. L’armĂ©e gauloise des confĂ©dĂ©rĂ©s a cessĂ© de participer Ă  l’action sans aucune raison objective. Seuls les guerriers de VercingĂ©torix continuent de se faire massacrer; ils n’ont aucune conscience de ce qui se passe de l’autre cĂŽtĂ© des fortifications romaines. Plutarque, qui tente de faire le rĂ©cit de la victoire la plus prestigieuse de CĂ©sar en Gaule, en est rĂ©duit Ă  Ă©crire cette formule, au demeurant fort belle Telle fut la fin de cette si grande armĂ©e elle s’évanouit comme un fantĂŽme ou un songe et se dispersa aprĂšs avoir perdu la plupart de ses hommes dans la bataille. Quant Ă  ceux qui tenaient AlĂ©sia, aprĂšs avoir donnĂ© beaucoup de mal Ă  CĂ©sar et avoir eux-mĂȘmes beaucoup souffert, ils finirent par se rendre.»LE RÉCIT BIAISÉSi CĂ©sar n’a pas lĂ©sinĂ© sur les moyens qu’il s’est donnĂ©s pour anĂ©antir la rĂ©sistance gauloise, il s’est Ă©galement appliquĂ© Ă  en livrer le rĂ©cit, un modĂšle du genre, insurpassable peut-ĂȘtre. Ce ne sont pas moins de vingt-deux chapitres consacrĂ©s Ă  cette seule bataille. Les travaux entrepris par le proconsul autour d’AlĂ©sia s’y montrent supĂ©rieurs Ă  ceux dĂ©jĂ  prodigieux de Scipion autour de Numance en Espagne. La derniĂšre bataille y prend l’allure d’un combat de Titans au milieu d’une scĂšne que la nature semble avoir conçue tout exprĂšs pour l’accueillir. Aussi est-ce sur elle que l’auteur boucle son ouvrage le dernier livre, le huitiĂšme, ayant Ă©tĂ© Ă©crit a posteriori par son secrĂ©taire, Hirtius. Il proclame ainsi que son Ɠuvre de conquĂȘte est terminĂ©e et que les soubresauts qui marquĂšrent encore l’annĂ©e 51 n’étaient Ă  ses yeux que pĂ©ripĂ©ties. On referme l’ouvrage sur ces derniers mots Des supplications de vingt jours sont ordonnĂ©es Ă  Rome.» Jamais aucun gĂ©nĂ©ral romain avant lui n’avait Ă©tĂ© honorĂ© par des cĂ©rĂ©monies d’action de grĂące aussi ce dont se persuadent ses lecteurs depuis deux mille ans. L’historien latin Velleius Paterculus, moins d’un demi-siĂšcle aprĂšs les faits, donne le ton Autour d’AlĂ©sia, de si grandes choses furent accomplies que les oser Ă©tait Ă  peine le fait d’un homme, les rĂ©aliser l’Ɠuvre de presque personne, sauf d’un dieu.» Pendant tout le Moyen Âge, l’ouvrage de CĂ©sar joua le rĂŽle de manuel d’art militaire. Des Gaulois, on ne se souciait pas les vaincus n’offraient guĂšre d’attraits pour les princes et les clercs, seuls capables de lire cette histoire. Curieusement, la passion pour le gĂ©nĂ©ral romain ne s’étendit cependant pas aux lieux qu’il avait frĂ©quentĂ©s, mĂȘme les plus cĂ©lĂšbres comme APRÈS LA BATAILLEPourtant, sur place, la mĂ©moire du nom de la ville gauloise ne se perdit pas. Il n’y eut pas d’interruption de l’occupation des lieux. L’oppidum ne fut pas dĂ©truit par le vainqueur qui, au contraire, dut mettre Ă  contribution ses atouts il constituait un camp d’étape entre les bases logistiques des lĂ©gions positionnĂ©es Ă  Bibracte mont Beuvray puis Ă  MĂącon, au sud et au nord du plateau de Langres; les ateliers de forgerons et de ferronniers pouvaient servir Ă  la fabrication des armes, des harnachements et des piĂšces de vĂ©hicule. Sur le plan administratif, la petite citĂ© des Mandubiens fut attribuĂ©e, comme pagus sorte de canton, Ă  celle des Lingons et AlĂ©sia demeura son chef-lieu. L’agglomĂ©ration gallo-romaine, comme souvent, rĂ©pondait Ă  plusieurs fonctions centre politique et administratif tout d’abord, comme en tĂ©moigne son imposant forum ; espace artisanal et commercial; lieu de rĂ©sidence des Ă©diles; enfin lieu de pĂšlerinage rĂ©gional avec ses sanctuaires aux vertus guĂ©risseuses. Elle ne rĂ©sista pas cependant aux bouleversements qui ont marquĂ© le IIIe siĂšcle la crainte des invasions poussait artisans et commerçants Ă  se rĂ©fugier dans de petites villes ceintes de puissants remparts. Seuls les anciens temples continuĂšrent d’ĂȘtre frĂ©quentĂ©s et plus particuliĂšrement une petite basilique chrĂ©tienne, dite de sainte Reine », dont la lĂ©gende rapporte qu’elle y fut l’époque mĂ©rovingienne, les lettrĂ©s, clercs et princes qui, en petit nombre, pouvaient avoir accĂšs aux manuscrits de La Guerre des Gaules ne faisaient pas le rapport entre l’AlĂ©sia gauloise et la bourgade mĂ©rovingienne. Depuis plusieurs siĂšcles, on ignorait que CĂ©sar fĂ»t lui-mĂȘme l’auteur de cette chronique avant le milieu du IXe siĂšcle. Le moine HĂ©ri de l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre fit alors le rapport entre le mont Auxois et l’AlĂ©sia dĂ©crite par CĂ©sar, et l’évoqua longuement dans la Vita sancti Germani qu’il rĂ©digea en versToi aussi, AlĂ©sia, au destin fixĂ© par les armĂ©es de CĂ©sar,Ce serait Ă  tort que je refuserais de te cĂ©lĂ©brer dans mes vers,[
]Protectrice des frontiĂšres des territoires Ă©duens,CĂ©sar t’attaqua jadis en un combat affreuxEt maintint avec peine les phalanges latines en un combat inĂ©gal,Apprenant de quoi Ă©tait capable la Gaule armĂ©e pour la dĂ©fense de son cet antique castrum, il ne reste plus que des texte est intĂ©ressant Ă  plus d’un titre. HĂ©ri reconnaĂźt les lieux mais aussi les ruines de la ville encore visibles Ă  la fin du IXe siĂšcle. MĂȘme s’il se trompe en voyant des rĂ©alisations gauloises dans les murs Ă©croulĂ©s et les restes imposants d’architecture – les mĂ©thodes de la chronologie archĂ©ologique Ă©taient alors loin d’ĂȘtre Ă©tablies –, il est l’un des premiers Ă  penser avec raison que certains Ă©vĂ©nements de l’AntiquitĂ© peuvent avoir laissĂ© des traces prĂšs d’un millĂ©naire plus tard. Et beaucoup plus surprenant avec prĂšs de mille ans d’avance sur les historiens qui lui succĂ©deront, il salue la lutte des Gaulois pour la dĂ©fense de leur indĂ©pendance ». Il faudra en effet le libelle de l’abbĂ© SieyĂšs, Qu’est-ce que le tiers-Ă©tat?, publiĂ© en janvier 1789, pour que les Gaulois se voient reconnaĂźtre une place lĂ©gitime dans l’histoire de la nation. HĂ©ri d’Auxerre, le premier, donne raison Ă  la juste cause des Gaulois et relativise la victoire de CĂ©sar c’est avec les plus grandes peines que le proconsul a rĂ©sistĂ© Ă  l’assaut de ses ennemis, de l’AlĂ©sia gauloise par ce moine a cependant connu plus de succĂšs que son apprĂ©ciation sur la signification de la bataille elle-mĂȘme. Pendant presque mille ans, la localisation n’a pas Ă©tĂ© remise en cause. Il est vrai que les ducs de Bourgogne avaient contribuĂ© Ă  la cĂ©lĂ©britĂ© du lieu cette bourgade, Ă©levĂ©e au rang de ville dans les descriptions de leur État, prouvait que ce dernier Ă©tait l’un des plus anciens, sinon le plus ancien, de France. Ainsi AlĂ©sia et LutĂšce, parce que l’une et l’autre ont longtemps conservĂ© leur nom antique, sont les seuls lieux de bataille de la guerre des Gaules qui ne furent jamais mis en question jusqu’à la fin du XIXe siĂšcle. Jules Michelet, qui place de façon erronĂ©e Gergovie Ă  Moulins et n’est pas sĂ»r de la localisation d’Uxellodunum, rappelle pour ceux qui ne la connaĂźtraient pas qu’AlĂ©sia se situe en Auxois. Pourtant, dans ces Ă©crits, il s’agit toujours d’honorer la victoire du plus grand capitaine de l’AntiquitĂ© au XIXe siĂšcle, la place de la bataille d’AlĂ©sia dans l’hagiographie de CĂ©sar n’est plus aussi assurĂ©e. NapolĂ©on, qui vouait Ă  ce dernier une admiration certaine, dans le PrĂ©cis des guerres de Jules CĂ©sar qu’il rĂ©dige Ă  Sainte-HĂ©lĂšne, Ă©prouve de sĂ©rieuses difficultĂ©s Ă  expliquer la victoire de son modĂšle Ă  AlĂ©sia Elle [l’armĂ©e de secours gauloise] ne campe pas, ne manƓuvre pas comme une armĂ©e si supĂ©rieure Ă  celle de l’ennemi, mais comme une armĂ©e Ă©gale. AprĂšs deux attaques, elle dĂ©tache 60 000 hommes pour attaquer la hauteur du nord ce dĂ©tachement Ă©choue ; ce qui ne devait pas obliger l’armĂ©e Ă  se retirer en dĂ©sordre.» Cette incrĂ©dulitĂ© devant les faits exposĂ©s ne se meut malheureusement pas en une remise en cause de l’objectivitĂ© du rĂ©cit. Il faudra pour cela attendre encore prĂšs de deux SAUVÉE DE L’OUBLI GRÂCE À VERCINGÉTORIXDe fait, c’est moins l’apprĂ©ciation de la rĂ©alitĂ© de la victoire de CĂ©sar qu’une affection croissante pour VercingĂ©torix qui, imperceptiblement, modifia l’image d’AlĂ©sia dans la conscience historique des Français. Les propos de l’abbĂ© SieyĂšs ont dĂ» faire pĂ©niblement leur chemin au cours d’une pĂ©riode de passion pour l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine, bien illustrĂ©e par les Ɠuvres du peintre Jacques-Louis David. L’avĂšnement du romantisme aurait naturellement dĂ» changer la donne pour les Gaulois, vus comme les derniers peuples vivant encore en harmonie avec la nature. Mais la profonde mĂ©connaissance qu’on avait d’eux Ă  cette Ă©poque privait de matiĂšre Ă©crivains et peintres. Il n’est donc guĂšre Ă©tonnant que ce soit l’un des rares historiens romantiques, AmĂ©dĂ©e Thierry, le frĂšre d’Augustin, qui se soit emparĂ© de ces territoires d’étude encore vierges. Le premier, il fait de VercingĂ©torix un vĂ©ritable hĂ©ros Il y avait chez les Arvernes un jeune chef d’antique et puissante famille [
]; sa grĂące, son courage, le rendirent l’idole du peuple.» Sous sa plume, la geste du jeune chef gaulois, souvent malheureuse, devenue glorieuse Ă  Gergovie, prend fin Ă  AlĂ©sia, théùtre d’un vĂ©ritable drame romantique oĂč ne manquent ni les rebondissements ni les coups du sort. Aux derniers moments de la vie du hĂ©ros, AmĂ©dĂ©e Thierry donne une dimension quasi christique VercingĂ©torix pensa que sa mort suffirait peut-ĂȘtre aux vengeances publique et privĂ©e, et que ses malheureux compagnons pourraient obtenir merci.» Le moment de la reddition, inspirĂ© du rĂ©cit qu’en fait Plutarque, prĂ©sente ainsi tous les caractĂšres d’un rituel religieux. Aussi n’est-il guĂšre Ă©tonnant que, dans les annĂ©es qui suivirent, les peintres y trouvĂšrent enfin l’inspiration; les plus cĂ©lĂšbres toiles sont celles de Lionel-NoĂ«l Royer et d’Henri-Paul Ă©tait devenu un hĂ©ros de l’histoire de France, en mĂȘme temps que les Gaulois avaient pris place parmi les ancĂȘtres des Français. Le nationalisme et les sentiments antigermaniques, on le sait, y Ă©taient pour beaucoup en se rĂ©clamant de VercingĂ©torix et des Gaulois, la France pouvait se prĂ©tendre une nation plus ancienne que l’Allemagne, qui se voyait descendante d’Arminius et des Germains. Pour cette bonne cause, on oubliait la rivalitĂ© entre VercingĂ©torix et Clovis pour le titre de fondateur de la France. DĂšs lors, AlĂ©sia prit une autre signification. La dĂ©faite des Gaulois Ă©tait oubliĂ©e. Ne demeurait que l’exploit du jeune Arverne avoir rĂ©ussi Ă  rassembler autour de sa personne les deux tiers des citĂ©s gauloises et avoir constituĂ©, en quelques semaines seulement, la plus grande armĂ©e qu’on ait vue en Gaule. AlĂ©sia Ă©tait moins le signe de l’essoufflement de peuples dĂ©finitivement conquis que l’illustration emblĂ©matique d’une rĂ©sistance toujours III, qui voulait Ă©crire une histoire de Jules CĂ©sar et ajouter ses propres commentaires Ă  ceux de La Guerre des Gaules, bien que son intention fĂ»t d’y honorer son illustre modĂšle antique, ne rĂ©sista pas Ă  ce mouvement. En partant Ă  la dĂ©couverte de la matĂ©rialitĂ© des faits de guerre du gĂ©nĂ©ral romain, c’est le roi des Gaulois» qu’il dĂ©couvrit. À AlĂ©sia particuliĂšrement. Les fouilles qu’il fit rĂ©aliser autour du mont Auxois, parce qu’elles rĂ©vĂ©laient le gigantisme des installations de siĂšge, mettaient, du mĂȘme coup, en Ă©vidence la puissance des armĂ©es gauloises et de celui qui les avait commandĂ©es. Admirons l’ardent et sincĂšre amour de ce chef gaulois pour l’indĂ©pendance de son pays, mais n’oublions pas que c’est au triomphe des armĂ©es romaines qu’est due notre civilisation», Ă©crit-il. Aussi se crut-il obligĂ© de rendre hommage au vaincu par la monumentale statue qu’il fit Ă©difier Ă  l’extrĂ©mitĂ© occidentale du mont Auxois en 1865. On reconnut immĂ©diatement dans l’Ɠuvre du sculpteur, AimĂ© Millet, les traits de l’empereur. Étrange destin de ce monarque, admirateur de CĂ©sar et qui prĂȘte sa physionomie Ă  l’ennemi vaincu par ce dernier, tandis que se profile le dĂ©sastre de du livre d’Isabelle Davion et BĂ©atrice Heuser, Batailles, Une histoire de grands mythes nationaux », publiĂ© aux Ă©ditions vers la boutique cliquez ICI et ICIMots-ClĂ©sCĂ©sar, guerre, histoire, conflit, dĂ©faite, bataille, victoire, siĂšge, NapolĂ©on III, Histoire de France, Gaulois, VercingĂ©torix, guerre des Gaules, Gaule, Gergovie, AlĂ©sia, Empire romain, historiens, centurions , Mont AuxoisThĂ©matiques Ilest fort possible qu'ils aient rempli le rĂŽle imparti en gĂ©nĂ©ral aux troupes levĂ©es dans les peuples soumis, celui de troupes de choc. Peut-ĂȘtre les « alliĂ©s » furent-ils les premiers Ă  subir le choc initial des VĂ©nĂštes, celui au cours duquel les pertes en navires durent ĂȘtre les plus lourdes pour les Romains. 3°) Fin de la bataille. CĂ©sar a donc, en principe, dĂ©truit la
AccueilCultureMusique En partenariat avec Qobuz, plateforme musicale haute qualitĂ© PubliĂ© le 14/08/2022 Ă  0600, Mis Ă  jour le 14/08/2022 Ă  0941 AccusĂ©s d'appropriation culturelle, les musiciens du groupe bernois Lauwarm ne couperont pas leurs dreadlocks. Capture d'Ă©cran Instagram lauwarm_music Contraint d'interrompre son concert dans une brasserie de Berne, le groupe Lauwarn est au cƓur d'une polĂ©mique qui voudrait voir les dreadlocks des musiciens coupĂ©es. Alors qu'il se produisait dans la banchĂ©e Brasserie Lorraine Ă  Berne le 18 juillet, le groupe local Lauwarm a Ă©tĂ© contraint d'interrompre son concert. En cause? Le malaise de certaines personnes dans l'assemblĂ©e, accusant les artistes d'appropriation culturelle. Le quotidien suisse Le Temps rapporte que certains d'entre eux semblaient dĂ©rangĂ©s par le fait que les artistes, blancs, chantent du reggae et portent des dreadlocks. Ils en auraient fait part aux gĂ©rants de l'Ă©tablissement qui, aprĂšs en avoir discutĂ© avec les musiciens, ont dĂ©cidĂ© de stopper net la reprĂ©sentation. Depuis, l'incident suscite un vif dĂ©bat dans le pays sur la question de l'appropriation le site de leur Ă©tablissement, les gĂ©rants ont rĂ©agi parmi les premiers. Notre petit bistrot de quartier, situĂ© au cƓur de la Lorraine [ndlr, quartier au nord du centre-ville de Berne], a fait l'objet d'une attention inattendue ces derniĂšres heures. Nos rĂ©seaux sociaux sont actuellement inondĂ©s de commentaires, dont certains sont massivement racistes et ne contribuent pas Ă  une discussion constructive, Ă©crivent-ils. Il est Ă©vident que le thĂšme de l'appropriation culturelle est d'une grande pertinence sociale et d'une grande actualitĂ©. Nous sommes conscients de la charge et de l'Ă©motion qu'il suscite et il nous semble d'autant plus important d'en parler».Pas question de couper les dreadlocksDe son cĂŽtĂ©, le groupe s'est exprimĂ© auprĂšs du mĂ©dia suisse Blick Ă  travers la voix de son chanteur Dominik Plumettaz Je trouve qu'il est important de dĂ©battre de l'appropriation culturelle. MĂȘme si c'est bien sĂ»r dommage que cette discussion ait lieu Ă  cause d'un tel incident». PrĂ©fĂ©rant parler d'inspiration», le musicien ajoute Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'est l'appropriation culturelle». Dans les colonnes du Temps, il dĂ©veloppe Nous faisons du reggae en BĂ€rndutsch allemand bernois, NDLR, avec nos textes, et non pas avec des textes empruntĂ©s Ă  la culture jamaĂŻcaine ou Ă  Jah Rastafari».Quant aux dreadlocks qu'arborent certains membres du groupe, pas question de les couper, mĂȘme s'ils comprennent que cela puisse dĂ©ranger». Nous avons Ă©galement reçu des rĂ©actions positives directement de la JamaĂŻque, selon lesquelles les JamaĂŻcains sont tout Ă  fait d'accord avec le fait que les membres de notre groupe arborent cette coiffure rasta», argumente Dominik Huffington Post rapporte par ailleurs que l'incident prend dĂ©sormais une tournure politique alors que les jeunes militants de l'UDC Suisse Union dĂ©mocratique du centre, un parti politique suisse conservateur et nationaliste, ont annoncĂ© vouloir saisir la justice pour »racisme antiblanc» de la part du Bistrot Lorraine. InterrogĂ© sur la question par Blick , le chanteur du groupe a rĂ©pondu que les jeunes UDC profitent de l'occasion pour gagner des Ă©lecteurs; c'est totalement Ă  cĂŽtĂ© de la plaque». Il ne s'agit pas de nous, ou de la Brasserie Lorraine, mais des personnes de couleur et du thĂšme du racisme», a-t-il VOIR AUSSI - Un crooneur bangladais sommĂ© par la police d'arrĂȘter de massacrer le rĂ©pertoire national
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La bataille de Philippes, en 42 avant fut une affaire entiĂšrement romaine opposant deux factions le jeune Octave hĂ©ritier dĂ©signĂ© de Jules CĂ©sar et l'impĂ©tueux Marc-Antoine, considĂ©rĂ© comme le plus grand gĂ©nĂ©ral romain de l'Ă©poque contre Brutus et Cassius, assassins de CĂ©sar et champions de la cause rĂ©publicaine. La bataille, qui se dĂ©roula dans une plaine intĂ©rieure de l'est de la MacĂ©doine, prĂšs de la ville de Philippes, impliqua les plus grandes armĂ©es romaines de tous les temps et, alors que 36 lĂ©gions s'affrontĂšrent, l'issue sanglante dĂ©ciderait de l'avenir de l'Empire romain et mettrait fin Ă  la RĂ©publique romaine, vieille de 500 ans. Prologue En 44 avant Marc-Antoine et Caius Octavius Octave, respectivement gĂ©nĂ©ral le plus accompli et hĂ©ritier dĂ©signĂ© de CĂ©sar, forment une alliance prĂ©caire afin de se venger des assassins du dictateur et rĂ©tablir l'ordre dans la RĂ©publique. AprĂšs une premiĂšre rĂ©conciliation avec les conspirateurs, Antoine tenta de marginaliser Brutus et Cassius en les nommant superviseurs de l'approvisionnement en cĂ©rĂ©ales de Rome en provenance d'Asie et de Sicile. Ils refusĂšrent ces postes et les deux hommes quittĂšrent Rome pour l'Orient. Octave, quant Ă  lui, entama une campagne fructueuse afin d'accroĂźtre sa popularitĂ© auprĂšs du peuple en parrainant une sĂ©rie de jeux publics. Antoine, cependant, Ă©tait fort critiquĂ© par CicĂ©ron qui souhaitait un SĂ©nat totalement indĂ©pendant et qui soutenait Octave. Cependant, mĂȘme si Antoine se retrouvait dĂ©favorisĂ© dans l'arĂšne politique, il avait toujours le contrĂŽle de l'armĂ©e, et il fit venir quatre de ses lĂ©gions macĂ©doniennes en Italie pour montrer la force de sa position. Les Ă©vĂ©nements prirent une nouvelle tournure lorsqu'Antoine se rendit Ă  la rencontre de ses lĂ©gions Ă  Brundisium en octobre 44 avant JĂ©sus-Christ. FĂąchĂ©es par l'absence d'action dĂ©cisive d'Antoine contre les assassins de CĂ©sar, les troupes avaient changĂ© de camp et s'Ă©taient ralliĂ©es Ă  Octave qui leur avait offert de meilleures rĂ©compenses financiĂšres. L'ancienne distinction entre ces deux hommes ambitieux, Ă  savoir que l'un dĂ©tenait le pouvoir politique et l'autre le pouvoir militaire, n'Ă©tait dĂ©sormais plus d'actualitĂ©. De plus, d'autres lĂ©gions commencĂšrent Ă  jeter leur allĂ©geance aux pieds d'Octave. Antoine rĂ©pondit en demandant au SĂ©nat de redistribuer des provinces importantes Ă  ses propres loyaux partisans. La consĂ©quence de tout cela fut que la conciliation avec les assassins de CĂ©sar fut infirmĂ©e. Decimus Brutus, un autre des conspirateurs qui avait tuĂ© CĂ©sar, ne tint pas compte du redĂ©coupage et, ayant levĂ© deux lĂ©gions, tint station Ă  MĂčtina ModĂšne. Antoine, qui disposait toujours de trois lĂ©gions, assiĂ©gea la ville fortifiĂ©e. Pendant ce temps, et maintenant soutenu par le SĂ©nat, Octave prit le commandement de quatre lĂ©gions et dĂ©clara Antoine coupable de tumulte, ou dĂ©sordre civil, pratiquement une dĂ©claration de guerre contre son grand rival pour le contrĂŽle de l'Empire romain. Buste de Marc AntoineTataryn77 Public Domain Les batailles autour de MĂčtina en avril 43 avant furent aussi confuses que les divers rĂ©cits contradictoires des historiens antiques, mais le rĂ©sultat final fut qu'Antoine fut d'abord victorieux mais ensuite partiellement vaincu, les RĂ©publicains remportĂšrent la victoire mais perdirent les deux consuls, et Octave fut contrariĂ© que le SĂ©nat ne lui accorde pas de triomphe et fut en partie exclu par leur dĂ©cision de donner Ă  Sextus PompĂ©e le commandement de la marine. Pendant qu'Octave Ă©tait occupĂ© par ses manipulations politiques Ă  Rome, Antoine renforçait sa propre position et contrĂŽlait dĂ©sormais la Gaule et l'Espagne. Octave fit un pas dĂ©cisif en aoĂ»t 43 avant et fit marcher ses huit lĂ©gions vers Rome oĂč les trois lĂ©gions rĂ©publicaines changĂšrent trĂšs vite de camp et Octave devint consul Ă  seulement 20 ans. Sa position fut davantage renforcĂ©e lorsqu'il fut rejoint par six autres lĂ©gions ex-rĂ©publicaines. Octave, qui disposait dĂ©sormais de 17 lĂ©gions, tourna toute son attention vers Antoine qui avait 20 lĂ©gions et 10 000 cavaliers sous son commandement. Cependant, la diplomatie l'emporta et les trois principaux Romains - Antoine, Octave et LĂ©pide - se rencontrĂšrent en novembre 43 avant pour discuter des conditions et former le Second Triumvirat, dont chaque membre reçut carte blanche pour une pĂ©riode de cinq ans dans sa zone respective de l'empire. Les lĂ©gions furent rĂ©organisĂ©es de sorte que LĂ©pide avait trois lĂ©gions Ă  Rome et Octave et Antoine en avaient chacun 20. Les partisans rĂ©publicains de Rome furent alors victimes d'une vengeance brutale et des personnalitĂ©s telles que CicĂ©ron furent exĂ©cutĂ©es. Pendant ce temps, Brutus rassemblait son armĂ©e en haute MacĂ©doine tandis que Cassius amassait 12 lĂ©gions en JudĂ©e. En 43 avant JĂ©sus-Christ, les deux hommes unirent leurs forces Ă  Smyrne. Puis, aprĂšs des campagnes rĂ©ussies contre Rhodes et Xanthos, ils prirent position Ă  Philippes sur l'Hellespont en septembre 42 avant JĂ©sus-Christ. La troisiĂšme menace pour Octave et Antoine Ă©tait Sextus PompĂ©e, dont la grande flotte navale l'avait aidĂ© Ă  prendre le contrĂŽle de la Sicile en dĂ©cembre 43 avant JĂ©sus-Christ. Octave, incapable d'Ă©craser Sextus, prĂ©fĂ©ra accĂ©der Ă  la demande d'Antoine de combattre ensemble contre la plus sĂ©rieuse menace que reprĂ©sentaient Brutus et Cassius. De Brundisium, les deux armĂ©es traversĂšrent l'Adriatique. Pour la premiĂšre fois, les lĂ©gions adverses Ă©taient proches les unes des autres et prĂȘtes au combat. Commandants Marcus Junius Brutus, bien qu'ayant dĂ©jĂ  remportĂ© des succĂšs dans des conflits de moindre envergure en Thrace et en Lycie, a Ă©tĂ© jugĂ© par l'histoire comme Ă©tant un peu trop mou et manquant d'autoritĂ© lorsqu'il s'agissait de commander de grandes armĂ©es dans des batailles rangĂ©es et, par consĂ©quent, il a Ă©tĂ© dĂ©crit comme Ă©tant plus un homme d'État qu'un commandant militaire par de nombreux historiens. L'autre chef rĂ©publicain, Gaius Cassius Longinus, s'Ă©tait quant Ă  lui forgĂ© une rĂ©putation de gĂ©nĂ©ral astucieux et de dur Ă  cuire - il avait vaincu les Parthes en 51 avant et la moitiĂ© de la flotte de Jules CĂ©sar pendant la guerre civile, lorsqu'il s'Ă©tait rangĂ© du cĂŽtĂ© de PompĂ©e. Ces deux hommes formaient donc une Ă©quipe de commandement Ă©trange mais redoutable, mais ils eurent la malchance de se retrouver face Ă  deux des plus grands chefs de Rome. Vous aimez l'Histoire? Abonnez-vous Ă  notre newsletter hebdomadaire gratuite! Auguste, tĂȘte en bronze d'EubĂ©eMark Cartwright CC BY-NC-SA Marcus Antonius, plus connu sous le nom de Marc Antoine, avait dĂ©jĂ  connu une brillante carriĂšre militaire Ă  l'Ă©poque de Philippes, avec une longue sĂ©rie de succĂšs en tant que bras droit de CĂ©sar et maĂźtre des chevaux. Marc Antoine Ă©tait notoirement mauvais en tant que chef en temps de paix et nĂ©gligeait trop facilement la politique pour s'adonner Ă  des fĂȘtes dĂ©bridĂ©es, mais dans le chaos et l'horreur de la bataille, il Ă©tait sans Ă©gal. Son alliĂ©, bien que de pure convenance pour vaincre un ennemi commun, Ă©tait Gaius Julius Caesar Octavianus. Techniquement, Octave, hĂ©ritier dĂ©signĂ© de Jules CĂ©sar, dĂ©sormais dĂ©ifiĂ©, Ă©tait le fils d'un dieu, mais cela ne faisait que dissimuler ses origines relativement modestes. Octave allait devenir le premier et sans doute le plus grand empereur romain de tous les temps, mais Ă  Philippes, il n'Ă©tait encore qu'un jeune commandant inexpĂ©rimentĂ©, et pire encore, il fut assailli par des problĂšmes de santĂ© pendant la bataille, et c'est donc Antoine qui allait, comme tant d'autres fois auparavant, lui voler la vedette militaire. Audacieux et imprudent, mais si souvent chanceux, Antoine allait une fois de plus exceller dans le rĂŽle pour lequel il Ă©tait apparemment nĂ©. Les armĂ©es et les armes Les deux armĂ©es romaines qui s'affrontĂšrent Ă  Philippes Ă©taient composĂ©es d'unitĂ©s militaires dĂ©sormais bien Ă©tablies, les lĂ©gions. Une lĂ©gion Ă©tait composĂ©e de 4 800 hommes rĂ©partis en 10 cohortes et 60 centuries. Chaque lĂ©gion Ă©tait commandĂ©e par un lĂ©gat legati qui Ă©tait aidĂ© par des tribuns militaires tribunimilitum. Chaque centurie Ă©tait dirigĂ©e de l'avant par un centurion et un sergent tesserarius, tandis qu'un optio adjoint veillait Ă  l'arriĂšre. Un lĂ©gionnaire ordinaire Ă©tait armĂ© d'un gladius Ă©pĂ©e courte Ă  double tranchant et d'environ 60 cm de long, d'une lance ou d'un pilum javelot, d'un pugio poignard, et il avait un scutum bouclier d'environ un mĂštre de haut, en bois et bordĂ© de fer, une armure de mailles et un casque pour se protĂ©ger. Chaque lĂ©gion Ă©tait complĂ©tĂ©e par une force de 300 cavaliers, ainsi que par des frondeurs, des archers et d'autres auxiliaires Ă  l'armement lĂ©ger. Positions d'ouverture La bataille allait impliquer le plus grand nombre de troupes jamais vu jusqu'alors. 19 lĂ©gions 110 000 hommes du cĂŽtĂ© des Triumvirs affrontaient 17 lĂ©gions rĂ©publicaines 90 000 hommes. Les Triumvirs disposaient d'une force de 13 000 cavaliers et d'une lĂ©gion supplĂ©mentaire stationnĂ©e Ă  Amphipolis, non loin de lĂ , tandis que les RĂ©publicains avaient deux lĂ©gions pour garder la flotte et une force de cavalerie de 17 000 hommes dans la plaine. L'armĂ©e rĂ©publicaine Ă©tait donc non seulement plus petite, mais elle Ă©tait Ă©galement composĂ©e d'un mĂ©lange beaucoup plus variĂ© de troupes provenant de tout l'empire. En outre, de nombreux vĂ©tĂ©rans et centurions avaient combattu de nombreuses fois pour Jules CĂ©sar, et le fait de devoir affronter son hĂ©ritier et meilleur gĂ©nĂ©ral dut mettre Ă  rude Ă©preuve la dĂ©termination et la loyautĂ© des troupes. Sur le terrain, Cassius profita de deux monticules situĂ©s au-dessus de la plaine de Philippes pour Ă©tablir deux camps fortifiĂ©s pour ses neuf lĂ©gions. Brutus et ses huit lĂ©gions campĂšrent au pied des montagnes et un couloir palissadĂ© fut construit pour relier les deux armĂ©es rĂ©publicaines. Les deux camps recevaient une protection supplĂ©mentaire de la riviĂšre Gangites. Les deux camps Ă©taient cependant distants de 2,7 km, ce qui signifiait que les deux armĂ©es ne pouvaient pas facilement se soutenir mutuellement. Antoine se concentra donc sur le camp de Cassius et, avec une de ces typiques bravades, Ă©tablit son armĂ©e de dix lĂ©gions dans un camp bien fortifiĂ© Ă  seulement 1,5 km de l'ennemi. Dix jours plus tard, l'armĂ©e d'Octave, composĂ©e de neuf lĂ©gions, arriva. NĂ©anmoins, les rĂ©publicains avaient tous les avantages d'une meilleure ligne d'approvisionnement et d'une position Ă©levĂ©e, de sorte que le temps jouait en leur faveur. Les Triumvirs devaient prendre l'initiative. 1Ăšre bataille de Philippes en 42 av. Public Domain PremiĂšre bataille de Philippes Plusieurs tentatives initiales d'Antoine et d'Octave pour attirer l'ennemi dans la plaine Ă©chouĂšrent complĂštement. En consĂ©quence, Antoine, tout en continuant Ă  faire Ă©talage de manƓuvres de troupes dans la plaine, tenta de traverser les marais de roseaux sans se faire repĂ©rer en construisant une chaussĂ©e et, une fois derriĂšre les camps rĂ©publicains, essaya de couper leurs lignes d'approvisionnement. Cassius eut rapidement vent de cette stratĂ©gie et rĂ©pondit en essayant de couper l'avance des forces d'Antoine en construisant lui-mĂȘme un mur transversal entre son camp et les marais. Voyant que son plan avait Ă©tĂ© dĂ©couvert, le 3 octobre, Antoine mena un assaut direct sur le mur de Cassius, Ă©crasant le flanc gauche de l'ennemi sidĂ©rĂ© et dĂ©truisant ses fortifications. Puis, tandis que le gros de l'armĂ©e de Cassius Ă©tait engagĂ© dans la plaine, Antoine se dirigea tout droit vers le camp de Cassius, en grande partie non dĂ©fendu. Alors que les lĂ©gions de Cassius souffraient grandement dans la plaine elles virent leur camp en dĂ©route; une retraite chaotique s'ensuivit. Pendant ce temps, Brutus se dĂ©brouillait plutĂŽt bien contre les lĂ©gions d'Octave qui, surprises par une charge des troupes avancĂ©es de Brutus qui avait nĂ©cessitĂ© la mobilisation de toute l'armĂ©e rĂ©publicaine, furent mises en dĂ©route dans une bataille chaotique au cours de laquelle le camp d'Octave fut capturĂ©. Heureusement, Octave, de nouveau malade et absent de la bataille, s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© dans les marais et avait Ă©vitĂ© une capture certaine. Brutus, dĂ©couvrant la perte du camp de Cassius, envoya des renforts, mais Cassius, qui tenait bon avec une petite force sur l'acropole de Philippes, les prit pour des forces d'Antoine et se suicida - le jour de son anniversaire - plutĂŽt que d'ĂȘtre capturĂ©. Pendant ce temps, les troupes de rĂ©serve d'Antoine et d'Octave, arrivĂ©es par la mer, furent dĂ©truites par la flotte rĂ©publicaine lors de la traversĂ©e de l'Adriatique. Ainsi, la premiĂšre bataille de Philippes se termina, plus ou moins, par un match nul 11, avec 9 000 pertes du cĂŽtĂ© rĂ©publicain et plus du double dans l'armĂ©e d'Octave. DeuxiĂšme bataille de Philippes AprĂšs la premiĂšre bataille, les deux armĂ©es retournĂšrent dans leurs camps d'origine pour se regrouper. Brutus, prenant le contrĂŽle du camp de Cassius, chercha Ă  s'en tenir Ă  son plan initial qui consistait Ă  tenir la position jusqu'Ă  ce que l'ennemi ne soit forcĂ© de se retirer par manque de provisions. Brutus harcelait l'ennemi en attaquant ses positions de nuit et en dĂ©tournant mĂȘme une riviĂšre pour tenter d'inonder une partie de leur camp. Manquant de provisions et ayant perdu leurs renforts dans l'Adriatique, Antoine et Octave devaient agir avant que l'hiver ne s'installe vraiment et ne les oblige Ă  quitter le champ de bataille. Dans un premier temps, Brutus rĂ©sista stoĂŻquement aux railleries rĂ©pĂ©tĂ©es de l'ennemi visant Ă  le faire sortir pour les affronter mais finalement, du moins selon les historiens romains antiques, le manque de discipline prit le dessus et l'armĂ©e de Brutus prit sa propre initiative et descendit dans la plaine. Entre-temps, Antoine avait Ă©galement effectuĂ© quelques mouvements audacieux et dĂ©cisifs. Tout d'abord, il profita pleinement d'un petit monticule au sud du camp de Brutus que le chef rĂ©publicain avait laissĂ© sans surveillance et ce, malgrĂ© le fait que Cassius y avait auparavant postĂ© une garnison. Ayant construit une palissade de troncs d'arbres, quatre lĂ©gions se rapprochaient dĂ©sormais dangereusement de la position de Brutus. Au mĂȘme moment, Antoine dĂ©plaça dix lĂ©gions dans la zone centrale du marais et deux autres un peu plus Ă  l'est. Brutus rĂ©agit en construisant un camp fortifiĂ© face Ă  chacun de ces deux blocs de troupes ennemies, mais si les lignes de bataille Ă©taient davantage Ă©tendues, Brutus serait isolĂ© de ses approvisionnements et adossĂ© aux montagnes - une position impossible Ă  dĂ©fendre. L'armĂ©e rĂ©publicaine n'avait donc guĂšre d'autre choix que de lancer un assaut complet contre l'ennemi. Le temps des tergiversations Ă©tait terminĂ©. 2e bataille de Philippes 42 av. Public Domain L'utilisation d'armes d'artillerie dans un champ de bataille aussi serrĂ© Ă©tait considĂ©rĂ©e comme peu pratique et les armĂ©es adverses se s'affrontĂšrent immĂ©diatement dans de redoutables combats au corps Ă  corps. Au dĂ©part, les rĂ©publicains s'en sortirent bien contre l'aile gauche de l'ennemi, mais Brutus, avec moins de troupes Ă  sa disposition, Ă©tira ses lignes pour parer Ă  une manƓuvre de contournement. En consĂ©quence, Antoine poussa sans relĂąche et Ă©crasa le centre ennemi et, se dĂ©plaçant vers la gauche, attaqua l'arriĂšre des lignes de Brutus. L'ordre des troupes rĂ©publicaines fut alors complĂštement rompu et le chaos s'ensuivit. Pendant ce temps, Octave avait attaquĂ© le camp rĂ©publicain tandis qu'Antoine utilisait sa cavalerie pour poursuivre Brutus et l'empĂȘcher de s'Ă©chapper. Le chef rĂ©publicain avait trouvĂ© refuge dans les montagnes voisines, mais lorsque ses quatre lĂ©gions restantes se mirent en mouvement pour implorer la clĂ©mence d'Antoine, Brutus se donna la mort. Au total, 14 000 soldats se rendirent et d'autres parvinrent Ă  s'enfuir en bateau jusqu'Ă  Thasos; la cause rĂ©publicaine Ă©tait Ă  son terme et le meurtre de Jules CĂ©sar avait Ă©tĂ© vengĂ©. Selon les mots d'Ovide, "tous les criminels audacieux qui, au mĂ©pris des dieux, ont souillĂ© la tĂȘte du grand prĂȘtre [CĂ©sar], sont tombĂ©s dans une mort mĂ©ritĂ©e. Philippes en est tĂ©moin, ainsi que ceux dont les ossements Ă©pars blanchissent sa terre". RetombĂ©es Alors qu'Antoine fut saluĂ© comme imperator par les vainqueurs et les perdants, Octave, qui avait traitĂ© plus durement les vaincus, ne fut pas aussi bien considĂ©rĂ©. Comme l'affirme Plutarque sans ambages, "[Octave] n'a rien fait qui vaille la peine d'ĂȘtre relatĂ©, et tous les succĂšs et toutes les victoires Ă©taient ceux d'Antoine". Les lĂ©gions furent Ă  nouveau rĂ©parties, Antoine en prenant huit pour faire campagne contre la Parthie tandis qu'Octave, avec trois, s'en retourna en Italie. La bataille, avec ses 40 000 morts et les reprĂ©sailles ultĂ©rieures contre les sympathisants rĂ©publicains, priva Rome de certains de ses meilleurs citoyens et soldats, et la question de savoir qui gouvernerait Rome n'Ă©tait toujours pas rĂ©glĂ©e. En effet, malgrĂ© les compĂ©tences militaires Ă©videntes d'Antoine, ce furent finalement les compĂ©tences politiques d'Octave et son gĂ©nie pour inspirer la loyautĂ© d'autres commandants plus talentueux, comme Marcus Agrippa, qui empĂȘchĂšrent Antoine de devenir CĂ©sar. AprĂšs plusieurs autres annĂ©es de lutte et d'intrigues, c'est Octave qui serait le vĂ©ritable vainqueur Ă  Philippes et en dĂ©finitive, aprĂšs la dĂ©faite d'Antoine Ă  la bataille d'Actium en 31 avant il rĂ©gnerait sur l'Empire romain en tant que premier d'une longue lignĂ©e d'empereurs romains. Quil s’agisse en effet de l’enlĂšvement de CĂ©sar par des pirates, de son activitĂ© politique Ă  Rome, puis de la conquĂȘte des Gaules, c’est toujours CĂ©sar qui occupe le devant de la scĂšne, dans un long et fastidieux dĂ©veloppement (prĂšs de 200 pages) qui suit Ă©troitement et aveuglĂ©ment (ĂŽ mĂąnes de M. Rambaud !) d’abord les biographes antiques, puis le rĂ©cit Selon le texte du poĂšme, le conflit principal dans la derniĂšre bataille de "Beowulf" est entre Beowulf et le dragon. AidĂ© par un jeune noble nommĂ© Wiglaf, Beowulf combat un dragon qui a terrorise le pays des Geats, sur lequel Beowulf rĂšgne en tant que roi. Bien qu'il rĂ©ussisse Ă  vaincre le monstre, il meurt lui-mĂȘme, laissant son peuple dans le chagrin. Comme le dĂ©montre le texte de "Beowulf", le conflit final dans lequel s'engage le hĂ©ros diffĂšre grandement des deux premiers conflits. Tout d'abord, les deux premiĂšres batailles ont des dĂ©cors trĂšs diffĂ©rents. Ils se dĂ©roulent dans le pays de Hrothgar lorsque Beowulf est un jeune homme. Le dernier, cependant, se dĂ©roule dans le propre pays de Beowulf, le pays des Geats, lorsque Beowulf est un vieux roi. Les deux premiers combats sont avec des crĂ©atures vaguement humanoĂŻdes, Grender et la mĂšre de Grendel, tandis que le dernier est avec un grand dragon. Les premiĂšres batailles de Beowulf sont des affaires en solo, mais lors de la derniĂšre bataille, il est incapable de vaincre le dragon sans l'aide de son jeune assistant, Wiglaf. Bien qu'il ait essayĂ© de prendre la grande bĂȘte seul, il vacille au dĂ©but de la rencontre. Wiglaf, le seul de ses hommes Ă  ne pas fuir le dragon de terreur, voit le besoin de Beowulf et se prĂ©cipite pour pirater le dragon, donnant Ă  Beowulf l'opportunitĂ© de poursuivre son attaque et de conquĂ©rir la crĂ©ature. Enfin, cette derniĂšre bataille entraĂźne la mort du hĂ©ros. À certains Ă©gards, la derniĂšre bataille est aussi un conflit entre la fiertĂ© et la vieillesse, car Beowulf pense qu'il peut vaincre le dragon seul, mais cette fiertĂ© entraĂźne sa propre disparition.
Labataille de Philippes, en 42 avant J.-C., fut une affaire entiÚrement romaine opposant deux factions: le jeune Octave (héritier désigné de Jules César) et l'impétueux Marc-Antoine, considéré comme le plus grand général romain de l'époque contre Brutus et Cassius, assassins de César et champions de la cause républicaine. La bataille, qui se déroula dans
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 3 lettres et commence par la lettre R Les solutions ✅ pour ALEXANDRE OU CÉSAR DANS LA BATAILLE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ALEXANDRE OU CÉSAR DANS LA BATAILLE" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
\n aussi fort que cesar dans la bataille
EndĂ©crivant la ville d'Évandre, il s'arrĂȘte longuement devant le Palatin, parce que c'est la future demeure d'Auguste; il aurait pu, tout aussi bien, faire songer ses lecteurs aux monuments bĂątis par CĂ©sar, Ă  remplacement oĂč CĂ©sar fut tuĂ©, etc. De mĂȘme, dans le tableau de la bataille d'Actium, tandis que Properce fait intervenir CĂ©sar et lui prĂȘte quelques paroles Ă©loquentes PubliĂ© le 14/08/2022 Ă  0600, Mis Ă  jour le 14/08/2022 Ă  0939 Avec quelque exemplaires vendus Ă  ce jour, Guerre, tirĂ© de ces feuillets inĂ©dits, a Ă©tĂ© un succĂšs en librairie. Alamy/ABACA Les milliers de pages de l'Ă©crivain antisĂ©mite, qui avaient mystĂ©rieusement disparu en 1944, Ă©taient entre les mains d'un rĂ©sistant. Un an aprĂšs la rĂ©apparition, dans des circonstances mystĂ©rieuses, des manuscrits perdus de Louis-Ferdinand CĂ©line, le journaliste Jean-Pierre Thibaudat, au centre de l'affaire, affirme mercredi 10 aoĂ»t sur Mediapart qu'ils ont Ă©tĂ© conservĂ©s par la famille du rĂ©sistant Yvon 6000 feuillets inĂ©dits avaient Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s fin juillet 2021 par les ayants droit de l'Ă©crivain collaborationniste et antisĂ©mite Louis-Ferdinand CĂ©line 1894-1961 et de sa veuve, Lucette Destouches, dĂ©cĂ©dĂ©e en 2019. L'existence de ces documents avait Ă©tĂ© rendue publique un mois plus tard par le journal Le Monde, mais leur origine reste mystĂ©rieuse. La justice avait ouvert, Ă  la suite d'une plainte dĂ©posĂ©e par les ayants droit, une enquĂȘte pour recel de vol» Ă  ce sujet, qui a Ă©tĂ© classĂ©e sans lire aussiLa dĂ©couverte rocambolesque des manuscrits inĂ©dits de CĂ©lineUn an aprĂšs cette dĂ©couverte, qui a conduit Ă  la publication dĂ©but mai dernier de Guerre Gallimard, exemplaires vendus, Jean-Pierre Thibaudat affirme que ces feuillets, abandonnĂ©s par l'Ă©crivain quand il avait fui la France pour l'Allemagne en juin 1944, ont Ă©tĂ© conservĂ©s par le rĂ©sistant Yvon Morendat, qui a habitĂ© l'appartement rĂ©quisitionnĂ© de CĂ©line» Ă  la LibĂ©ration. Cet homme fut un des trente premiers volontaires qui ont rejoint le gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  Londres. Puis, durant 15 ans, les manuscrits ont Ă©tĂ© conservĂ©s par Jean-Pierre Thibaudat, critique dramatique et ancien journaliste de LibĂ©ration. Il affirmait il y a un an se les ĂȘtre vu remettre par un de ses lecteurs, dont il n'avait pas rĂ©vĂ©lĂ© l' Thibaudat avait pris contact avec sa fille, Caroline Lanciano-Morandat, rencontrant une femme sur la rĂ©serve Elle avait peur que l'on traite son pĂšre de voleur. Ce qui Ă©tait absurde!», raconte-t-il Ă  Mediapart. Comment cet homme aurait-il pu piquer tout ça? À quoi bon? C'est mĂȘme tout le contraire. Il a prĂ©servĂ© ces Ă©crits dans un geste de gĂ©nĂ©rositĂ©, de civisme. Quand il a contactĂ© CĂ©line pour les lui rendre, celui-ci a refusĂ©. Pour lui, il Ă©tait insupportable qu'un homme comme Morandat ait conservĂ© tout ça, il ne pouvait que l'avoir dĂ©truit. C'est ce qu'il a dit dans des tas de lettres, tant il tenait Ă  rester dans cette posture victimaire qui lui Ă©tait caractĂ©ristique», suite des inĂ©dits de CĂ©line, Londres doit paraĂźtre le 13 octobre chez VOIR AUSSI - CĂ©line, Annie Ernaux, Nick Hornby ‱ Le Club Le Figaro Culture 2
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