engagementsque jâai contractĂ©s, je remplis des devoirs qui sont dĂ©finis, en dehors de moi et de mes actes, dans le droit et dans les mĆurs. Alors mĂȘme quâils sont dâaccord avec mes sentiments propres et que jâen sens intĂ©rieurement la rĂ©alitĂ©, celle-ci ne laisse pas dâĂȘtre objective (1) ; car ce nâest pas moi qui les ai faits, mais je les ai reçus par lâĂ©ducation. Que
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Ceque j'ai conscience d'ĂȘtre spontanĂ©ment, Ă savoir un corps et une Ăąme subtile, je ne le suis pas vraiment ; philosopher est nĂ©cessaire pour passer de l'Ă©vidence naĂŻve et trompeuse de ce que j'imagine ĂȘtre Ă l'Ă©vidence philosophique de ce que je suis rĂ©ellement. Ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, aprĂšs avoir doutĂ©, Ă savoir "une Le thĂšme principal du sujet est la conscience, qui vient des mots latin "cum-scire" qui signifient "savoir avec". C'est une relation intĂ©riorisĂ©e sensation, intuition, pensĂ©e... immĂ©diate qu'un ĂȘtre est capable d'Ă©tablir avec le monde ou lui-mĂȘme. Il existe diffĂ©rentes formes de conscience. La conscience morale, c'est la capacitĂ© mentale Ă porter des jugements de valeur bien/mal,juste/injuste, avoir bonne ou mauvaise conscience,... La conscience psychologique, c'est la conscience qui traduit des Ă©tats de fait perdre, prendre conscience de quelque chose. Et la conscience de soi, la forme la plus complexe et la plus Ă©laborĂ©e, c'est l'apprĂ©hension que l'on a, de ce que l'on est. Ce sujet mentionne aussi la notion de "je" et de "l'ĂȘtre". En français le je est un pronom personnel sujet qui renvoie Ă une seule personne, soi-mĂȘme. Le je est le sujet qui se dit et qui se pense comme conscience de lui-mĂȘme et en mĂȘme temps comme le substrat de toutes ses pensĂ©es et de toutes ses actions. Ici le "suis-je" renvoie donc Ă mon existence Ă moi. La notion d'ĂȘtre quant Ă elle reprĂ©sente la totalitĂ© de ce qui peut exister ou ĂȘtre reprĂ©sentĂ©, ici il renvoie Ă mon existence. Mais la notion de conscience porte aussi vers deux directions, le monde extĂ©rieur Ă soi et le monde intĂ©rieur Ă soi. On distingue la conscience immĂ©diate, c'est la relation que l'on a avec le monde ce qui nous entoure et la conscience rĂ©flĂ©chie qui consiste Ă se saisir comme sujet pensant, c'est l'introspection, la facultĂ© de rentrer Ă l'intĂ©rieur de soi pour apprendre Ă se connaĂźtre. Aussi le problĂšme se pose-t-il de savoir si "je suis ce que j'ai conscience dâĂȘtre", c'est-Ă -dire si la conscience de soi est une connaissance de soi? Il est donc lĂ©gitime de se demander comment peut-on mieux se connaĂźtre et qui peut nous y aider. Ce sujet nous invite aussi Ă nous demander comment peut-on ne pas ĂȘtre ce que l'on a conscience d'ĂȘtre et comment peut-on ĂȘtre ce que l'on nâa pas conscience d'ĂȘtre ? I. Nous avons conscience de ce que nous sommes, en tant qu'hommes La conscience de soi est la facultĂ© de se connaĂźtre, elle est aussi la conscience d'exister, de se sentir vivant. Cette expĂ©rience de la conscience de soi est banale puisque nous la faisons tous les matins au rĂ©veil lorsque l'on se regarde dans un miroir. Je suis ce que j'ai conscience d'ĂȘtre parce que je suis capable de me reconnaĂźtre en me voyant, quand on me dĂ©crit, parce que lâexistence fait partie intĂ©grante de la notion d'ĂȘtre. J'ai conscience dâĂȘtre allergique au pollen, ces allergies font partie de moi, je suis ce que j'ai conscience d'ĂȘtre. De plus cette notion de conscience de soi est fondamentale puisqu'elle permet de marquer ce qui distingue l'homme de l'animal, puisque l'homme qui sait qu'il est un animal cesse de l'ĂȘtre d'aprĂšs Hegel. La conscience de soi se manifeste de diffĂ©rente maniĂšre chez l'homme via le langage dire "c'est moi, je", la perception se reconnaĂźtre, la pensĂ©e se souvenir, s'imaginer, se projeter dans l'avenir. Un autre exemple, les secrets font partie de l'humanitĂ©, et pourtant on est souvent seul Ă en avoir conscience, ils font partie de nous. Pascal dans une de ses PensĂ©es soulignait le privilĂšge qu'a tout homme d'ĂȘtre conscient de ce qu'il est il parle d'un homme qui ne serait qu'un roseau dans l'univers qui quand bien mĂȘme serait tuĂ©, serait toujours supĂ©rieur Ă l'univers, car ayant conscience qu'il meurt; alors que l'univers lui n'a conscience de rien. Lorsque je me demande qui je suis ou ce que je suis je peux me dĂ©crire, parler de moi mes goĂ»ts, ma condition,... j'ai donc conscience de ce que je vis, de ce que je pense ou fais, parce que je me connais. Or, si je me connais, j'ai conscience d'ĂȘtre moi puisque se connaĂźtre c'est avoir conscience de soi. De plus, si la conscience c'est aussi lâintrospection quâelle porte donc sur moi, sur mon esprit, sur ce que je pense, Descartes dira mĂȘme "je pense donc je suis" si je rĂ©flĂ©chis sur ma pensĂ©e c'est qu'elle existe, elle est donc le signe de mon existence. On peut aussi avoir bonne ou mauvaise conscience, par exemple regretter d'avoir tuĂ©, causĂ© un accident, brisĂ© un objet ou une amitiĂ©. J'ai conscience d'avoir mal agis, je reconnais ma faute, mais c'est bien moi qui l'ai causĂ© et qui serai puni, j'ai donc conscience d'ĂȘtre ce que je suis. C'est avec la vie, le temps qui passe, nos expĂ©riences que l'on peut aussi avoir mieux conscience de soi, mieux se connaĂźtre. II. Mais seuls nous pouvons difficilement avoir conscience de soi Mais cette conscience morale reflĂšte-t-elle vraiment mon moi, n'est-elle pas dictĂ©e par les mĆurs, les valeurs, les normes de la sociĂ©tĂ© ? J'ai donc Ă©tĂ© influencĂ© par mon entourage par ma sociĂ©tĂ©, je ne suis donc pas totalement moi, je suis un peu ce que l'on a fait de moi Ă travers mon Ă©ducation, mon enfance, etc. De plus, le regard des autres famille, amis, passants, etc. peut me permettre de mieux me connaĂźtre. En se comparant aux autres, en se fiant Ă ce que les autres pensent de nous, on peut apprendre Ă se connaĂźtre. Ce sont les autres qui me font remarquer que je suis Ă©goĂŻste, jaloux, vulgaire, narcissique, gĂ©nĂ©reux, gentil, etc. Je peux affirmer tel que je suis si les autres me reconnaissent comme tel, car ils peuvent avoir une vision plus objective que la mienne, ils peuvent prendre plus de recul par rapport Ă moi et donc ils peuvent m'aider Ă mieux me connaĂźtre. Mais ce qu'ils peuvent dire sur nous peut aussi imposer un mode de vie, ce que l'on pense des autres peut aussi les influencer. La conscience de soi doit quelque chose Ă la prĂ©sence des autres et Ă leur influence. De plus, si la conscience peut m'apprendre quoi que ce soit sur moi, peut-elle aussi me cacher des choses ? Pour mieux se connaĂźtre et donc mieux se comprendre pourquoi ne pas faire appel Ă un psychologue ou un psychiatre pour explorer notre inconscient ou notre subconscient , peut-ĂȘtre peuvent-ils nous aider Ă dĂ©nicher les conflits intĂ©rieurs, les traumatismes, les refoulements ? Par exemple une personne qui en dĂ©teste une autre et qui ne peut pas la supporter, peut-ĂȘtre est-ce que cela vient d'un sentiment de jalousie ou d'admiration ? On peut ainsi mieux se comprendre et donc mieux se connaĂźtre et par consĂ©quent avoir une meilleure conscience de soi. III. Surtout, notre conscience peut ĂȘtre altĂ©rĂ©e Comment comprendre la conscience de soi si l'on ne comprend pas que l'on puisse ne pas ĂȘtre soi-mĂȘme, ne pas avoir conscience de soi ? En effet, il existe des maladies accidentelles, etc. comme l'amnĂ©sie qui font que des gens peuvent perdre la mĂ©moire, ne plus avoir de passĂ© et par consĂ©quent ne plus savoir qui ils sont ou ce qu'ils sont. Une personne qui se rĂ©veille un matin aprĂšs un choc ou un traumatisme violent et qui se dit "qui suis-je ?" cette personne peut-elle avoir une conscience de soi si elle ne se souvient de rien et ne se reconnaĂźt pas dans un miroir, elle ne peut donc pas avoir conscience d'ĂȘtre ce qu'elle est ? On n'a pas non plus conscience de soi lorsque l'on perd conscience s'Ă©vanouir, etc. ou que l'on est dans le coma, quand on dort ou que l'on est somnambule et bien sĂ»r lorsque l'on est mort. De mĂȘme lorsque l'on est sous l'emprise de l'alcool ou d'une quelconque drogue, notre conscience est altĂ©rĂ©e. De plus, chaque jour on effectue des gestes inconsciemment les rĂ©flexes, les pulsions on a pas conscience que l'on digĂšre, que l'on respire, que nos pupilles se dilatent, et pourtant cela fait partie de nous. Je n'en ai pas conscience, mais je le sais. Je n'ai pas conscience d'ĂȘtre un ensemble d'organes, un amas de cellules, je le sais c'est tout et pourtant c'est ce que je suis. Mais je peux aussi ne pas ĂȘtre exactement tel que je m'apparais Ă travers ma conscience, il arrive souvent que ce que nous nous imaginons ĂȘtre diffĂšre de ce que nous sommes rĂ©ellement et quâainsi nous fassions erreur sur ce que nous sommes. Il est donc possible de se croire, de se concevoir comme gĂ©nĂ©reux et aidant son prochain, mais tout en ne donnant pas d'argent Ă ceux qui en ont besoin. Ainsi peut-on se croire et se concevoir inutile, nul en tout, et se dĂ©couvrir un talent pour faire rire les autres, ou encore se croire Ă©goĂŻste et aider et partager quelque chose avec quelqu'un. Conclusion Pour conclure, on peut dire que la conscience de soi n'est ni innĂ©e on ne l'acquiert qu'Ă partir d'un certain Ăąge ni acquise dĂ©finitivement. En effet, bien que je me connaisse, que je sois capable de me reconnaĂźtre sur une photo, il est possible que le monde extĂ©rieur puisse influer sur ma personne, sur la conscience que j'ai de moi. Il est possible qu'il m'aide Ă mieux me connaĂźtre et Ă mieux me comprendre et que je ne sois peut-ĂȘtre pas le mieux placĂ© pour savoir qui je suis, mĂȘme s'il existe des choses dont je suis le seul Ă avoir conscience. Il m'est aussi possible de ne plus avoir conscience de moi, de ne plus ĂȘtre capable, d'ĂȘtre incapable d'avoir conscience de ce que je suis. Mais en prenant conscience de ce que je suis ou de ce que je ne suis pas je peux mieux me connaĂźtre, mieux me comprendre et donc avoir mieux conscience de moi. Donc pour finir, je suis ce que j'ai conscience d'ĂȘtre et le monde extĂ©rieur comme d'autres facteurs m'aident Ă avoir une meilleure conscience de moi. Pour ouvrir le dĂ©bat, d'aprĂšs les hommes, les animaux n'ont pas conscience d'eux, mais on peut se demander si les progrĂšs actuels en robotique par exemple, si les crĂ©ations humaines seront capables de penser par elles-mĂȘmes et avoir conscience d'elles-mĂȘmes ; mais peut-ĂȘtre que l'Ă©volution va permettre Ă d'autres espĂšces d'avoir l'opportunitĂ© de penser et d'avoir conscience d'elles-mĂȘmes. Je suis un ĂȘtre conscient, pas quelquâun que lâon peut manipuler » « Jâai pris cette dĂ©cision en mon Ăąme et conscience » « Ăcoute ce que te dit ta conscience » Ú La conscience est un rapport Ă soi, une forme de vie psychique qui nous dĂ©finit en tant quâĂȘtre humain. Ú La conscience dĂ©signe un Ă©tat de connaissance de soi et du monde, qui peut varier dans le Descartes considĂ©rait la conscience comme une chose certaine et indubitable » MĂ©ditations mĂ©taphysiques, en lui confĂ©rant un rĂŽle primordial dans la dĂ©finition du je ». Mais on peut sâinterroger sur la place rĂ©elle de la conscience. Ai-je une conscience ou suis-je une conscience ? Pour rĂ©pondre Ă cette question, il faudrait tout dâabord expliquer la diffĂ©rence entre le verbe ĂȘtre » et le verbe avoir ». Il est clair que avoir » interroge sur une propriĂ©tĂ©, une caractĂ©ristique. Il est donc le lien entre le sujet et lâobjet. Par contre, le verbe ĂȘtre » interroge directement sur le sujet, sur son essence, sa dĂ©finition. Mais pour dĂ©finir ce sujet, il est possible de donner la liste parfois infinie de ses caractĂ©ristiques. Ainsi, la diffĂ©rence entre ĂȘtre » et avoir » est parfois infime, notamment pour une chose aux caractĂ©ristiques si nombreuses que je ». Dâautre part, que veut dire le mot conscience » du problĂšme ? Conscience » ne signifie pas conscience de soi » ni bonne ou mauvaise conscience », mais doit ĂȘtre compris dans son sens le plus vaste possible, câest Ă dire ensemble des pensĂ©es ». Ainsi, pour Ă©viter toute ambiguĂŻtĂ© linguistique, on peut reformuler la question Ai-je une conscience ou suis-je une conscience ? » par Est-ce que la conscience est une de mes propriĂ©tĂ©s ou est-elle lâensemble de mes propriĂ©tĂ©s, câest Ă dire ce que je suis ? auquel cas lâessence de ma conscience serait lâessence du je » » Descartes, en utilisant son cogito », affirme que je suis une chose qui pense, câest Ă dire que je suis une conscience. Câest ce que nous verrons dans une premiĂšre partie, en prĂ©cisant les limites Ă©videntes de cette thĂ©orie. Puis nous analyserons le point de vue de philosophes plus contemporains, tels Kant ou Freud, qui apporteront des nuances, voire des corrections rĂ©volutionnaires, Ă la thĂšse de Descartes. Dans une troisiĂšme partie, nous verrons quel point de vue on pourrait adopter aujourdâhui, un siĂšcle aprĂšs la dĂ©couverte de lâinconscient. I. Je suis une conscience Dans Le Discours de la mĂ©thode, Descartes sâinterroge sur le fait que nos sens peuvent nous induire en erreur. En effet, nous sommes parfois victimes dâillusions dâoptique, de problĂšmes de vision qui nous donnent une idĂ©e fausse du monde qui nous entoure. Si certaines choses que nous voyons nâexistent pas, quâest ce qui est rĂ©ellement vrai, absolument certain ? Pour rĂ©pondre Ă cette question, Descartes va utilise AccĂ©dez Ă la suite de ce contenu AccĂšdez aux contenus premium de 20aubac gratuitement en proposant votre propre corrigĂ©, ou en obtenant un accĂšs payant. 1 la vie en sociĂ©tĂ© peut exiger que je ne sois au dehors tel que je me sais ĂȘtre au-dedans. 2. avoir conscience dâĂȘtre ceci ou cela, ce nâest plus lâĂȘtre tout Ă fait : ĂȘtre conscient dâĂȘtre dans lâeffort, câest se regarder faire, distance critique, peut-ĂȘtre rire de soi, donc ne plus ĂȘtre tout Ă son effort, ni cet effort. Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? 3 Ce corrigĂ© de philosophie porte sur le sujet suivant Suis-je ce que jâai conscience dâĂȘtre ? ». Ce corrigĂ© dâĂ©lĂšve est complet. Parmi tous les caractĂšres dĂ©finissant l'homme, la conscience apparaĂźt comme le plus essentiel, par elle il sait qu'il existe, que le monde autour de lui existe. La conscience est donc ce par quoi le je se constitue comme prĂ©sence au monde. Par la conscience je sais que j'existe dans le monde et ce savoir accompagne toute mon existence. Mais par ce savoir, puis-je immĂ©diatement saisir la rĂ©alitĂ© de mon ĂȘtre, connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur moi-mĂȘme ? La conscience de soi me permet de savoir que je suis, mais me permet-elle de savoir ce que je suis ? Il se peut que je me trompe sur moi-mĂȘme, que l'image de moi-mĂȘme que me renvoie ma conscience soit illusoire. Pour rĂ©soudre ce problĂšme, il va donc falloir distinguer la conscience de soi de la connaissance de soi afin de dĂ©terminer s'il est possible et dans quelle condition il est possible de passer de l'une Ă l'autre. Introduction Parmi tous les caractĂšres dĂ©finissant l'homme, la conscience apparaĂźt comme le plus essentiel, par elle il sait qu'il existe, que le monde autour de lui existe. La conscience est donc ce par quoi le je se constitue comme prĂ©sence au monde. Par la conscience je sais que j'existe dans le monde et ce savoir accompagne toute mon existence. Mais par ce savoir, puis-je immĂ©diatement saisir la rĂ©alitĂ© de mon ĂȘtre, connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur moi-mĂȘme ? La conscience de soi me permet de savoir que je suis, mais me permet-elle de savoir ce que je suis ? Il se peut que je me trompe sur moi-mĂȘme, que l'image de moi-mĂȘme que me renvoie ma conscience soit illusoire. Pour rĂ©soudre ce problĂšme, il va donc falloir distinguer la conscience de soi de la connaissance de soi afin de dĂ©terminer s'il est possible et dans quelle condition il est possible de passer de l'une Ă l'autre. PremiĂšre partie L'ĂȘtre conscient de soi est donc celui qui sait qu'il existe, qui se perçoit lui-mĂȘme au travers d'une intuition lui permettant de construire une reprĂ©sentation intellectuelle de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire de se penser lui-mĂȘme. Mais cette conscience de soi parvient-elle toujours Ă se constituer comme connaissance de soi, c'est-Ă -dire Ă devenir un savoir plus approfondi du sujet sur lui-mĂȘme, sur ce qu'il est rĂ©ellement ? Peut-elle se constituer comme un savoir excluant toute possibilitĂ© d'erreurs et d'illusions sur soi-mĂȘme ? Il semble en effet, Ă premiĂšre vue, difficile de sĂ©parer la conscience de soi de la connaissance de soi, puisque pour se connaĂźtre il est nĂ©cessaire de savoir que l'on existe. Mais d'un autre point de vue pour se tromper sur soi-mĂȘme, ĂȘtre victime d'illusion sur soi-mĂȘme, ne faut-il pas Ă©galement avoir conscience de soi ? Aussi la question qui nous est posĂ© Suis-je ce que j'ai conscience dâĂȘtre ? », oppose-t-elle ces deux formes de savoir, ou du moins s'interroge-t-elle sur les relations qu'elles entretiennent entre elles. Pour traiter cette question il est donc nĂ©cessaire que soit confrontĂ©e Ă l'aspect que la conscience me donne de moi-mĂȘme ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, la rĂ©alitĂ© de ce moi dont j'ai conscience ce que je suis. La conscience que j'ai de moi-mĂȘme n'est peut-ĂȘtre qu'une rĂ©alitĂ© illusoire masquant la rĂ©alitĂ© sur ce que je suis. AbordĂ©e superficiellement cette question ne semble donc pas faire problĂšme, ayant conscience de moi, je puis me contempler, m'observer et savoir qui je suis, il ne semble donc pas qu'il y ait rĂ©ellement de diffĂ©rence entre conscience et connaissance de soi ; ce qui n'est pas absolument faux dans la mesure oĂč la connaissance de soi suppose la conscience de soi, oĂč elle est en quelque sorte le degrĂ© le plus achevĂ© de la conscience de soi. Mais s'il y a une relation entre ces deux formes de savoir, elles ne sont pas nĂ©cessairement identiques. La conscience spontanĂ©e, immĂ©diate peut se laisser abuser par l'imagination, se fier aux fausses Ă©vidences que nous livrent les sens et l'affectivitĂ©, se laisser influencer par le tĂ©moignage d'autrui parfois trompeur mais parfois aussi rĂ©vĂ©lateur des illusions que nous pouvons nous faire sur nous-mĂȘmes. Ainsi tels les prisonniers de la caverne de Platon1, notre conscience ne nous montre peut-ĂȘtre que l'ombre de nous-mĂȘmes derriĂšre laquelle se cache la vĂ©ritable rĂ©alitĂ© de notre ĂȘtre. Ainsi tel Descartes, avant ses mĂ©ditations, je puis croire que l'existence de mon corps est plus certaine que celle de mon Ăąme ; j'ai conscience d'ĂȘtre un corps, mais suis-je vĂ©ritablement ce corps que j'ai conscience d'ĂȘtre ? DeuxiĂšme partie Descartes montre que cette conscience immĂ©diate que j'ai de moi-mĂȘme en tant que corps, n'a en rĂ©alitĂ© rien d'Ă©vident ; bien au contraire l'existence du corps est sujette au doute alors que mon existence en tant que pensĂ©e est, quant Ă elle, indubitable. Ainsi pour Descartes je croyais ĂȘtre un corps avant d'ĂȘtre une Ăąme, j'Ă©tais plus certains de l'existence de mon corps que de celle de mon Ăąme, et aprĂšs rĂ©flexion voilĂ soudain la situation renversĂ©e, je ne suis plus ce que j'avais conscience d'ĂȘtre, avant d'ĂȘtre un corps je suis une substance pensante. Mais cette pensĂ©e que je suis, selon Descartes, n'est-elle pas elle-mĂȘme source d'illusion ? Ainsi, si ma pensĂ©e m'apparaĂźt avec plus d'Ă©vidence que mon corps, cela signifie-t-il pour autant que je puisse exister sans lui ? Cette question peut aussi concerner les contenus de ma pensĂ©e, ce que je veux, conçois, dĂ©sire, imagine, etc. Sont-ils de purs produits de cette pensĂ©e ? Ou proviennent-ils d'autres choses ? Pourquoi suis-je plutĂŽt attirĂ© par telle pensĂ©e que par telle autre, pourquoi suis-je plutĂŽt mu par tel dĂ©sir que par tel autre ? Je crois le penser ou le dĂ©sirer volontairement, mais ne suis-je pas Ă mon insu dĂ©terminĂ© par des causes que j'ignore, ne suis-je pas encore victime d'une illusion ? La conscience que j'ai de moi-mĂȘme comme pensĂ©e autonome, indĂ©pendante correspond-elle Ă ce que je suis rĂ©ellement ? Ne suis-je pas victime de cette illusion de la libertĂ© que dĂ©nonce Spinoza2, et qui tire son origine de la conscience. En effet j'ai conscience de mes dĂ©sirs, mais je ne connais pas pour autant les causes qui les dĂ©terminent et qui les ont fait naĂźtre, je crois donc ĂȘtre moi-mĂȘme l'origine de ces dĂ©sirs alors qu'il n'en est rien ; tout comme l'homme ivre croit, pendant qu'il parle, ĂȘtre la cause et l'origine de ses propos, alors qu'en rĂ©alitĂ© il est sous l'emprise de l'alcool. De mĂȘme je croirais avoir choisi en toute libertĂ© mes opinions politiques ou religieuses alors qu'en rĂ©alitĂ© elles ne seront que le fruit de mon Ă©ducation ou l'effet d'une rĂ©action contre mon milieu social ou familial. Tous ces exemples montrent que ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ne coĂŻncide pas nĂ©cessairement avec ce que je suis rĂ©ellement, car je puis subir des dĂ©terminations inconscientes qui influencent mon comportement. TroisiĂšme partie Cette idĂ©e selon laquelle mon existence peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par des causes Ă©chappant Ă ma conscience va ĂȘtre redĂ©couverte plus de deux siĂšcles aprĂšs Spinoza par Freud qui la poussera encore plus loin, allant jusqu'Ă affirmer que non seulement les causes de mes dĂ©sirs sont inconscientes, mais qu'Ă©galement certains de mes dĂ©sirs le sont aussi. Freud remarque en effet que toute notre vie ne se limite pas Ă la conscience et qu'il se produit dans notre comportement des phĂ©nomĂšnes qu'aucune dĂ©cision de la volontĂ© consciente ne peut expliquer. C'est le cas, par exemple, des actes manquĂ©s, du rĂȘve ou des symptĂŽmes nĂ©vrotiques. Freud voit dans ces phĂ©nomĂšnes l'expression dĂ©guisĂ©e de dĂ©sirs refoulĂ©s par l'influence sur notre psychisme des interdits sociaux et familiaux qui nous ont Ă©tĂ© inculquĂ©s dans notre prime enfance, celle dont nous ne nous souvenons pas. Je ne suis donc pas ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, biens au contraire, ce que j'ai conscience d'ĂȘtre n'est que le masque, le dĂ©guisement indestructible derriĂšre lequel se cache ma vĂ©ritable personnalitĂ© qui se situe dans les profondeurs insondables de ce que la psychanalyse nomme l'inconscient. Est-ce-Ă -dire pour autant que toute dĂ©marche pour se connaĂźtre soi-mĂȘme soit vaine ? Que la connaissance de soi soit impossible et que jamais je ne saurai ce que je suis rĂ©ellement ? QuatriĂšme partie Le problĂšme qui se pose Ă nous maintenant, aprĂšs avoir montrĂ© la possibilitĂ© de l'existence d'une partie inconsciente de nous-mĂȘmes, est celui de savoir si la conscience peut atteindre cet inconscient, qu'elle cache et qui se cache derriĂšre elle, pour devenir connaissance de soi. Comme nous l'avons vu prĂ©cĂ©demment la conscience de soi est une condition nĂ©cessaire de la connaissance de soi. Mais si cette condition est nĂ©cessaire elle n'est pas suffisante, dans la mesure oĂč, comme nous l'avons Ă©galement prĂ©cisĂ© ensuite, la conscience de soi peut Ă©galement ĂȘtre source d'illusion. La conscience est-elle toujours victime des illusions dont elle est la source ? S'il en Ă©tait ainsi nous ne pourrions mĂȘme pas nous interroger sur nous-mĂȘmes comme nous sommes en train de le faire, nous n'aurions mĂȘme pas la possibilitĂ© de supposer l'existence d'illusions qui seraient produites par la conscience. Or l'expĂ©rience nous montre qu'il est des situations pouvant rĂ©vĂ©ler ces illusions et conduisant la conscience Ă s'interroger sur elle-mĂȘme, Ă rĂ©flĂ©chir sur ce qu'elle est rĂ©ellement. Ainsi le tĂ©moignage d'autrui qui, certes, peut ĂȘtre trompeur, peut aussi me rĂ©vĂ©ler certains aspects de ma personnalitĂ© que j'ignorais et mĂȘme si ce tĂ©moignage n'est pas exact, il peut susciter en moi la rĂ©flexion. Je puis Ă©galement ĂȘtre confrontĂ© Ă une situation et rĂ©agir d'une façon qui m'Ă©tonne, face Ă un danger je pourrais ĂȘtre plus courageux ou plus lĂąche que je ne le pensais. Toutes ces situations rappellent la conscience Ă elle-mĂȘme, l'incite Ă prendre plus de recul par rapport Ă elle-mĂȘme et ainsi lui permettent parfois de s'apercevoir qu'elle peut ĂȘtre victime ou productrice d'illusions. Une telle prise de conscience par laquelle je parviens Ă savoir que je ne suis pratiquement jamais ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, n'est-elle pas dĂ©jĂ un pas franchi pour parvenir Ă la connaissance de soi ? N'est-ce pas dĂ©jĂ se connaĂźtre un peu mieux ? De mĂȘme la psychanalyse bien qu'affirmant la primautĂ© de l'inconscient et son emprise sur la conscience, n'est-elle pas malgrĂ© tout une victoire de cette derniĂšre sur l'inconscient ? La conscience de l'existence possible d'un inconscient ne constitue-t-elle pas une victoire de la conscience et un progrĂšs de la connaissance de soi ? Conclusion Je puis donc affirmer dĂ©sormais que je ne suis pas toujours ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, j'ai mĂȘme plutĂŽt tendance Ă produire des illusions sur ce que je suis. Mais si la conscience est source d'illusion, elle est aussi la condition de la connaissance de soi, et il est des situations pouvant susciter en nous une crise morale et une interrogation sur nous-mĂȘmes. Ainsi comme Socrate qui enseignait je sais que je ne sais rien, nous pouvons commencer Ă nous connaĂźtre nous-mĂȘmes en prenant conscience que nous ignorons certaines choses Ă propos de nous -mĂȘmes. Prendre conscience que je ne suis pas ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, n'est-ce pas dĂ©jĂ mieux se connaĂźtre ? zr8C8x.